"Tuilerie des 4 saisons" de Bel Baska

TON  MEILLEUR  AMI...

 

 

...veille sur toi comme une veilleuse sur l’enfant endormi ou comme une louve sur son louveteau. Il n’est pas facile à trouver car il se fait discret mais, tout dépend de toi à le débusquer. Tu vas souvent le chercher à tous vents, pensant que tu le rencontreras près de chez toi, ou alors à mille lieues de toi, au détour d’un chemin, dans un magasin, dans une gare, ou près d’un comptoir et alors, gare à la surprise ! Quel cachotier celui-là ? Il s’adapte à ton humeur, à ton humour si tu en as, et il te suit pas à pas, avec toi mais jamais contre toi.

 

Il y a des jours ou les « sanglots longs des violons de l’automne blessent ton cœur » et tu le trouveras devant toi, il essaiera de communiquer avec toi. Tel un Petit Poucet, il disposera devant toi des petits indices pour t’aider à fuir l’ogre qui sommeille en toi et te consoler mais, que nenni… tu ne le calculeras même pas, tu l’ignoreras, tu le mépriseras presque et pourtant, il ne t’en voudra pas car il s’est promis d’être là pour toi, sans être las de toi et chantant le « la » pour accorder tes violons et te jouer la partition de l’optimisme et du bien-être.

 

Il ne te demandera rien en échange, juste un peu de reconnaissance, de la connaissance de lui pour que luit en toi la lumière mais tu as l’air un peu aveugle parfois car tu ne le vois et ne l’entends toujours pas, par manque de foi en lui et en toi car tu as peur qu’il creuse en toi. Il se manifeste, il te secoue certains jours, c’est certain, voire même souvent, comme un coup de vent mais tu n’y prends pas garde car tu es trop occupé ailleurs pour d’autres combats superficiels quelques fois.

 

Lui est prêt à partager ses armes, à se battre avec toi et surtout pour toi, pour que ton toi soit aussi solide et résistant qu’un toit de chaume et il prie pour que le feu de cheminée de ta chaumière crépite d’amour, de joie et de bonheur. Ce sera sans doute le seul ami qui ne te trahira jamais, en toutes circonstances.

 

Cependant, il aimerait juste que tu lui accordes un peu de ton temps, de temps en temps, voire plus souvent car ainsi tu partagerais son âme pour ne faire qu’un à l’unisson, vous unissant comme un vœu de mariage. Il te jurera fidélité, amour, dans la richesse et la pauvreté, dans le pire et le meilleur jusqu’à ce que la mort vous sépare car si tu finis par haïr ton meilleur ami, pour quelque raison que ce soit, tu perdras alors ce qu’il y a de plus précieux en toi et pour toi car ton meilleur ami… c’est TOI !

 


 

HOMMAGE AUX MAMANS

 

Je me souviens ma mère qui, lorsque j’étais en BEP, me poussait à étudier, venant dans ma chambre pour vérifier si j’étais à mon bureau. Pourtant, l’orpheline n’avait pas connu ses parents et elle était comme une louve veillant sur son louveteau.
 
Analphabète, mais pas bête du tout, d’une intelligence vive et à toutes épreuves, elle voulait que j’obtienne un bon métier pour ne compter que sur moi en toutes circonstances. Plus elle me poussait vers l’avant, plus je reculais en arrière par esprit de contradiction et, la pression sous pression, faisait exploser toute ma bonne volonté.
 
Puis un jour, elle me dit : « Débrouille-toi après tout, c’est ta vie et c’est toi qui la porteras » et là, le clic fit un déclic dans ma tête. Oui, j’avais compris que ma mère voulait le bien de son nourrisson polisson qu’elle avait porté des heures et des nuits durant.
 
Je te rends hommage, maman, car si je suis sur ce beau chemin aujourd’hui, c’est grâce à tes mille et une nuits d'insomnie où tu veillas sur moi, ton intuition branchée comme un radar, géo-localisant mes états d’âmes.
 
Je suis heureuse de te dire que je suis fière de toi, tu es une guerrière dans l’âme mais sans les armes et aujourd’hui, je ne verserai pas une larme de tristesse mais des larmes de joie, pour t’honorer et te remercier de m’avoir portée si longtemps car ton amour pour moi restera comme l’empreinte de ta main qui a su tant de fois me réconforter avec tendresse.
 
Aussi, fais-je ce soir honneur à toutes nos mamans sans qui, je ne serais pas en train d’’écrire et sans qui, vous ne pourriez pas me lire...

 



 

RESPECT 

 

On réalise aujourd'hui que le mot "respect" a perdu toute sa valeur, il est sens dessus dessous et en sens interdit.

 

Lorsque quelqu'un vous dit bonjour, une interrogation se lit sur votre visage, ce n'est plus paramétré dans le cerveau de bord.

 

Par ailleurs, si l'on croise quelqu'un de souriant - utilisons donc le mot « optimiste » - cela paraît déranger.

 

Alors certains se posent la question : « Mais n'a-t-elle jamais de problèmes ? ». En réalité, ils ne veulent pas voir que cette personne prend la vie par la main et non pas à coups de pied, ne renâclant pas sans cesse à la Calimero que « la vie est trop injuste ».

 

Certes, on peut dire « la vie est belle, à croquer, c'est un cadeau » ou a contrario « la vie est triste, injuste, insipide... ».

 

C'est à tout un chacun de choisir son vocabulaire : utiliser le passé composé ou le futur proche, des adjectifs qualificatifs nuancés, oscillant entre le noir et le blanc, les couleurs pastelles ou les couleurs chaudes.

 

Certains dirigeants, de quelque milieu qu’ils viennent, goûtent au breuvage du pouvoir, une boisson qui monte à la tête et qui donne des hallucinations. Le mot argent devient leur maître mot, qui, au fil du temps, se métamorphose en traîtres maux car lesdits dirigeants sont alors pris au piège d’un comportement bien briqué et fabriqué de toute pièce, dont l’unique but est de montrer un « m’as-tu vu » admirable mais pas si admiré par autrui.

 

Finalement, au fil des années, ils ne seront plus si bien vus et encore moins reconnus.

Le jour damné arrive où l'épée de Damoclès leur tombe sur la tête pour agrandir leur tombe, et là, ils tombent de haut, et finalement, ils tombent bien bas dans leur propre estime. En effet, lorsque l'ange de la mort survient en leur énumérant la liste de leurs bonnes actions, leur mémoire leur fait défaut et, bien entendu, d’après eux, ce ne seront pas « des faux » dans leurs actions !

 

La vérité sera au rendez-vous et ils diront :

 

─ Pitié, rendez-moi mes bonnes actions !

 

─ Diantre » dit l’ange de la mort, « Mais votre balance se balance justement du mauvais côté. Vous n'avez œuvré toute votre vie que par cupidité. Vous avez écrasé, humilié, annihilé plus faible que vous ».

 

N’est-ce pas ce proverbe africain abordant un langage brut de pomme : «Qui mange le mouton chie la laine... », sans compter ces nobles phrases annonçant si justement comme suit : « Aucun d'entre vous ne croit vraiment tant qu'il n'aime pas pour son frère ce qu'il aime pour lui-même. » et « Ce que tu ne souhaites pas pour toi, ne l'étends pas aux autres »?

 

Alors surviendra la maladie ou plutôt « le mal a dit » et tout sera dit. Combien de personnes exécrables, irrespectueuses envers autrui, en pensant que, parce qu'elles avaient un soi-disant pouvoir, tout leur était dû et, brutalement, lorsque « le mal a dit » : « C'est ton tour ! », elles réalisent alors qu'elles ne sont plus rien et, se retrouvent finalement face-à-face devant le miroir de leur fade vie, dans laquelle tous les artifices dont elles jouissaient jadis n'étaient plus que fioritures en friture.

 

Le jour où ces personnes quitteront le monde des vivants, elles réaliseront finalement qu'elles étaient déjà mortes toute leur vie et leur comportement nuisible l'était surtout pour elles-mêmes car elles avaient choisi le mauvais vocabulaire.

 

Si une personne emplie de bonté et de générosité nous quittait, on dirait sincèrement : « Qu’elle repose en paix ! ».

 

A l'inverse, si une personne était odieuse...on ne dira rien car elle n'aura laissé sur son sillage, aucune trace d'émotion, même pas l'ombre de son ombre, mais plutôt « l'ombre de son chien », comme le chantait si intensément feu Jacques Brel...

 

Extrait du livre "...Pour une femme ordinaire" de Bel Baska